Sous le régime britannique, le peuple francophone de la vallée du Saint-Laurent ne disparaît pas comme le souhaiterait bien le gouvernement anglais. Les Québécois d'aujourd'hui en sont la preuve vivante. Pourtant notre société a bien changé depuis cette époque. Les anciens Canadiens vivaient dans une société très religieuse où les prêtres catholiques faisaient figures de princes. Ruraux pour la plupart, ayant un sens aigu de l'entraide et de la fête, nos ancêtres possédaient de nombreuses traditions et coutumes dont certaines ont presque totalement disparu aujourd'hui suite à l'exode vers les grandes villes. D'autres existent encore et demeurent très populaires. L'habillement traditionnel d'hiver Pour affronter le froid, nos ancêtres s'étaient dotés de vêtements très chauds qu'on ne retrouvait nul part ailleurs dans le monde. Le vêtement principal était le manteau (ou "capot") très long qui protégeait des pires bourrasques. Ce type de manteau devait son nom au capuchon dont il était muni et qui protégeait la tête. Le capot était fabriqué avec de la laine et du lin, un matériau communément appelé "étoffe du pays" (pour le différencier des importations). Les femmes confectionnaient cette étoffe durable pendant les mois d'hiver. Le capot se portait avec un foulard qu'on appelait "crémone" pour les hommes et "nuage" pour les femmes. Un autre type d'écharpe se portait à la ceinture et servait à tenir le capot bien fermé et à ajouter de la couleur à tout ça, il s'agit bien sûr de la ceinture fléchée. Les ancêtres portaient également de gros bonnets de laine sur la tête qu'on appelle encore aujourd'hui des tuques et des mitaines de laine inspirées d'une invention amérindienne. Pour se protéger les pieds, la plupart des habitants portaient des mocassins ou "bottes indiennes" faites de cuir d'orignal, ou encore des chaussures à semelles importées qu'on avait baptisé "bottines françaises". |
Habitant vêtu d'un capot |
Le Jour de l'An La veille du premier janvier, les festivités commençaient. Tout d'abord, on avait le réveillon où la famille se retrouvait autour d'une table pour manger, jaser et rire. Rôti et ragoût de porc, fève aux lard, tourtière et beignes étaient les mets prisés pour l'occasion de cette froide nuit d'hiver. Une fois la panse bien remplie, c'était le temps de fêter. On dansait et chantait au son des reels, des cotillons, gigues et des chansons à répondre du violoneux. La fête se terminait aux petites heures du matin. Une des traditions les plus importantes lors de ces occasions était sans aucun doute la bénédiction paternelle. À cette occasion, le patriarche de la famille bénissait ses enfants et petits-enfants agenouillés devant lui. Cette tradition remplie de symbolisme s'est perpétrée jusqu'à tout récemment. Je me souviens que mon propre grand-père nous bénissait au jour de l'an, quand j'étais petit. |
Festin du Jour de l'An |
La Chasse-galerie |
L'épluchette de blé d'Inde Une autre tradition qui s'est perpétrée jusqu'à nos jours est la fameuse épluchette de blé d'inde. À l'époque, l'épluchette était une corvée qui se répétait dans différentes familles du canton et qui réunissait voisins, familles et amis au début de l'automne. La corvée servait bien sûr de prétexte à des réjouissances. Dans les épis jusqu'aux genoux, on épluchait en groupe et dans une atmosphère de fête les réserves de maïs d'une famille avant la tombée de l'hiver. Les jeunes gens aimaient particulièrement l'événement parce que la découverte d'un épi rouge leur donnait droit à un baiser de leur belle! Contes et légendes À toutes ces traditions s'ajoute un répertoire impressionnant de contes et de légendes mettant en scène des êtres extraordinaires tels que diables, lutins, fantômes, et loup-garous. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez lire une des plus célèbres légendes québécoises, la Chasse-Galerie, en cliquant ici. |