En 1665, Louis XIV et Colbert étaient à la recherche d'un intendant pour la Nouvelle-France. Le poste était difficile et Colbert était exigeant. Son choix s'arrêta finalement sur Jean Talon qui reçut sa comission le 23 mars 1665. Ce dernier s'embarqua pour la Nouvelle-France le 24 mai à bord du Saint-Sébastien, en compagnie du gouverneur Rémy de Courcelle.
Lors de l'arrivée de Talon à Québec, le 12 septembre 1665, la France jouit d'une période de paix en Europe. On ne peut certainement pas dire la même chose de la Nouvelle-France. Depuis plus de 20 ans, la colonie est aux prises avec la menace iroquoise. La colonie est désorganisée et faible, sa survie est en grand danger. C'est pour cette raison que le roi envoie Talon en Amérique avec la mission de remettre la colonie sur pied. Alors que le gouverneur était responsable de l'armée et de la diplomatie, l'intendant devait s'occuper de l'administration civile. |
L'année de l'arrivée de Talon marqua aussi l'arrivée des troupes promises par Louis XIV pour mettre fin à la menace iroquoise. Le lieutenant-général Prouville de Tracy fit construire trois forts sur le Richelieu dans le but de défendre la colonie. Talon, et ce malgré la relative pauvreté de la colonie et l'absence de routes, fit en sorte que les soldats reçoivent abris, vivres, vêtements, outils, armes et tout ce dont ils pourraient avoir besoin. Courcelle organisa deux expéditions et les Iroquois se rendirent en 1667. | régiment Carignan-Salières |
On espérait bien sûr que ces immigrants, soldats et colons fondent des familles qui viendraient grossir la population coloniale. À cet effet, Colbert et Talon organisèrent la venue des «Filles du Roy». En sept ans, environ 1000 femmes trouvèrent mari en Nouvelle-France. Elles reçurent une dot de la part de l'intendant, des provisions, ainsi que 50 livres. Talon encouragea les parents à marier leurs enfants aussi tôt que possible. Il alla même jusqu'à convoquer les parents de jeunes célibataires pour que ceux-ci expliquent la conduite de leurs enfants. Une de ses mesures les plus sévères est sûrement l'ordonnance du 20 octobre 1671, selon laquelle tous les jeunes hommes célibataires devaient marier une jeune fille venue de France sans quoi ils perdaient leur droit de pêcher, de chasser et d'échanger des fourrures. |
Talon mit sur pied une entreprise de pêche commerciale dans le Saint-Laurent. En 1667, il expédia aux Indes occidentales du saumon salé, de l'anguille, de la morue salée et séchée et de l'huile de phoque. L'objectif de Talon était d'intéresser les colons à pêcher non seulement pour leur subsistance, mais également pour l'exportation. Pendant son premier mandat, Talon mit sur pied un réseau d'échanges commerciaux triangulaire entre la France, la Nouvelle-France et les Antilles.
Malheureusement, les entreprises de Talon dans tous les domaines de l'économie souffrirent beaucoup de son départ. Mais en 1668, il insista pour retourner en France pour des raisons de santé et pour voir à ses obligations familiales. Colbert et Louis XIV se montrèrent très satisfaits des efforts de Talon et le convainquèrent de retourner en Nouvelle-France en 1669. Second mandat Lors de son second mandat, tout en poursuivant ses projets, Talon se lança également dans des projets d'expansion de la colonie. Il envoya des explorateurs aux quatres coins de l'Amérique du nord afin de nouer de nouvelles alliances et de prendre possession de nouvelles terres. Il se lança également à la chasse aux minérais, dans le but d'ouvrir des mines sur ce nouveau continent. |
Jean Talon |