1869 et 1884-85: Ottawa entreprend d'étendre ses frontières vers l'ouest. Ce faisant, le gouvernement de Macdonald ne prend aucunement en considération les Métis francophones et les Amérindiens qui y habitent déjà. Louis Riel prend la tête des Métis du Manitoba dans une révolte qui l'opposera à Ottawa. Le gouvernement canadien n'a aucune intention de reconnaître des francophones dans l'ouest et y envoie l'armée. La révolte est écrasée, Riel et huit chefs amérindiens sont condamnés à mort par un jury exclusivement anglais. Montréal est au bord de la guerre ethnique. Macdonald jette de l'huile sur le feu en déclarant: «Même si tous les chiens du Québec aboient, Riel sera pendu!» Au Québec, on porte les brassards noirs marquant la perte du «frère disparu». |
Louis Riel |
1892: Pour la première fois, les Montréalais peuvent se déplacer en tramway électrique. 1894: Louis Cyr soulève 4562 livres et devient l'homme le plus fort du monde! Les prouesses de ce légendaire homme fort demeurent encore aujourd'hui sans égal. 1896 : Wilfrid Laurier est le premier Québécois élu à la tête du pays. Henri Bourassa est élu député libéral dans le comté de Labelle. Il se rallie à Laurier à condition de n'être pas obligé de voter comme le parti en chambre et que sa campagne électorale soit payée à ses frais. |
Louis Cyr |
Alphonse
Desjardins |
1899 : Dans le cadre de la guerre des Boers le Premier ministre canadien Wilfrid Laurier et le jeune député québécois Henri Bourassa s'affrontent au sujet de la participation du Canada dans cette guerre.
1900 : Fondation de la première caisse populaire par Alphonse Desjardins, aujourd'hui l'institution banquaire la plus populaire du Québec. L'objectif de Desjardins était de combattre l'usure et d'offrir un véritable instrument d'émancipation économique aux gens. Avec le tournant du siècle, plusieurs technologies modernes font leur apparition, comme l'automobile, l'électricité, le téléphone et le cinéma. |
1904 : Henri Bourassa commence à plaider en faveur de l'utilisation du bilinguisme dans les institutions fédérales. Il appuie une motion d'Armand Lavergne mais celle-ci ne récolte presqu'aucun appui. 1910 : Henri Bourassa fonde le journal Le Devoir. | Henri Bourassa |
1917 : C'est la conscription. Les militaires ouvrent le feu sur des manifestants en colère. Le départ des hommes pour l'Europe entraîne l'arrivée des femmes sur le marché du travail. Celles-ci coupent leurs cheveux et leurs robes, se débarassent de leurs corsets. Ce sont les débuts du féminisme. 1918: On fonde au Québec la première station de radio au monde; X.W.A. Quatre ans plus tard, c'est au tour de CKAC, première station francophone sur Terre, sous l'égide de Douglas Fairbanks et Jacques N. Cartier. |
Lionel Groulx |
1918-25: Les années d'après-guerre correspondent au Québec, à un réveil et à un renouveau intellectuel. L'Université de Montréal ouvre ses portes en 1920. La pensée nationaliste canadienne-française du chanoine et historien Lionel Groulx nourrit les nouvelles élites des collèges classiques. On dénonce l'absence de monnaie bilingue, l'absence du français à Ottawa et le visage anglais de Montréal. Groulx déclare «Notre état français, nous l'aurons! À l'intérieur de la confédération si possible, à l'extérieur s'il le faut.» |
1921: La première union de travailleurs, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, est organisée par l'Église québécoise pour contrer l'influence des unions américaines. 1922: Alors âgé de 15 ans, Joseph-Armand Bombardier construit le premier protoype de son «autoneige». Son premier véhicule entièrement opérationnel sera assemblé en 1935. Un modèle plus petit et ultra-léger, baptisé la «motoneige», sera inventé en 1958 et mis en vente l'année suivante. |
Joseph-Armand Bombardier |
Camilien Houde |
1940: C'est la seconde guerre mondiale et le Premier ministre canadien Mackenzie-King, malgré sa promesse au Québec, adopte une mesure qui force tous les citoyens à s'enregistrer. Le maire de Montréal, Camilien Houde, voit cette mesure comme un premier pas vers la conscription (avec raison), la dénonce publiquement et encourage les citoyens à ne pas la respecter. Il est jeté en prison et y demeurera quatre ans, sans procès. Il faut comprendre que les gens de l'époque ne s'opposaient pas à la participation du Canada à la guerre, et les soldats Canadiens-Français étaient traités en véritables héros. Les gens s'opposaient à la conscription elle-même, cette loi qui les force à aller se battre outre-mer au nom de la couronne britannique. |
1942: La seconde guerre mondiale s'intensifie. Mackenzie-King organise un référendum sur la conscription pour se libérer de sa promesse. Le Canada anglais vote OUI, alors que le Québec vote massivement NON. Évidemment, King décrètera la conscription sans tenir compte de l'opinion des Québécois. Le président américain Roosevelt, suggère à Mackenzie-King un projet d'assimilation des francophones du Québec et de la Nouvelle-Angleterre. Pendant l'été, des U-boats allemands pénètrent dans le fleuve et torpillent plusieurs bateaux. Avec la deuxième guerre, le chômage disparaît au profit de l'industrie de guerre qui utilise une importante main d'œuvre féminine. La profession d'infirmière se développe rapidement et plusieurs femmes la choisissent. On installe des prisons militaires au Québec pour les soldats allemands capturés. Des sous-marins allemands s'aventurent dans le fleuve Saint-Laurent et torpillent une vingtaine de navires. |
La guerre! |
Roosevelt et Churchill à Québec |
1943: Conférence de Québec entre le Premier ministre britannique Winston Churchill et le Président américain Franklin Roosevelt. C'est dans notre capitale que les deux chefs discutent du fameux débarquement de Normandie, nom de code «Opération Overlord». Ils discutent également d'un débarquement en Italie pour diminuer la pression sur l'Union soviétique au front Est. |
1943 : C'est le début le l'instruction obligatoire pour les enfants de six à quatorze ans. La même année, le Québec demande par décret la restitution du Labrador.
1944: Le Québec ré-élit à sa tête Maurice Duplessis, chef de l'Union Nationale, qui réclame plus de pouvoirs pour les provinces. Bien qu'il ne soit vraiment pas un admirable démocrate (comme le démontrent son opposition aux syndicats et le traitement qu'il réserve aux circonscriptions libérales), Duplessis s'engage dans une politique d'électrification des campagnes, fait construire écoles et hôpitaux et donne à la province de Québec, enfin, son drapeau, inspiré des anciens symboles de la Nouvelle-France. |
1946: Jackie Robinson entre dans les rangs du club de baseball des Royaux de Montréal, la ligue mineure affiliée aux Dodgers de Brooklyn. Robinson conquit le coeur des Montréalais lors des parties du stade Delorimier et devient le premier joueur noir du baseball professionnel. Plusieurs années plus tard, Robinson déclara qu'il n'aurait jamais réussi sa brillante carrière sans la force qu'il tirait de ses partisans montréalais. 1948: Le peintre Paul-Émile Borduas et ses amis signent le Refus global qui dénonce le conformisme artistique et moral au Québec et la corruption de l'Église catholique. Quatre cents exemplaires du manifeste sont distribués. Par représailles, Borduas est renvoyé de son poste de professeur à l'École du meuble de Montréal. |
Paul-Émile Borduas |
1955 : Maurice (Le Rocket) Richard, joueur-vedette de l'équipe de hockey les Canadiens de Montréal est suspendu. Enragés qu'on ait ainsi traité ce véritable héros national, les spectateurs bombardent le président le la LNH de projectiles pendant la partie Canadiens-Red Wings. Une bombe lacrimogène explose et une véritable émeute éclate au Forum. |