![]() En 1834, Louis Joseph Papineau envoie au roi d'Angleterre, une liste de 92 résolutions pour régler l'impasse politique dans laquelle le pays est plongé. Celles-ci recommandent que les membres des conseils législatif et exécutif soient élus et que les ministres soient choisis parmi leurs pairs et soient responsables devant l'Assemblée législative. On demande aussi que le budget soit contrôlé par l'Assemblée et que celle-ci obtienne tous les pouvoirs, privilèges et immunités que possède le Parlement britannique. En un mot, les Patriotes ne désirent qu'une chose: la VRAIE démocratie. La minorité anglaise du Bas-Canada, principalement située à Montréal et dans les «Townships» dénonce avec véhémence le parti Patriote. Les riches marchands anglais rejettent catégoriquement tout ce qui vient des Canadiens qu'ils accusent d'être «ignorants, déloyaux et ingrats.» Le journal anglais Montreal Herald déclare: «nous sommes les conquérants, pas les conquis!» Dans le Montreal Gazette, on peut lire: «Le but véritable des démagogues et des pauvres imprudents de cette province, c'est une séparation complète de la Mère Patrie. Il est vrai qu'ils n'ont pas encore osé déclaré leurs sentiments déloyaux et ingrats; mais il est dans leurs coeurs et sur leurs lèvres; et rien à part leur incapacité de tout courage moral ou physique, ne les empêche de proclamer leur indépendance.» Ce que les Anglais ne peuvent accepter, c'est que la majorité francophone contrôle la province. Ils sont les maîtres depuis 40 ans et désirent le rester. Les Anglais organisent la milice du Doric Club et se préparent à la lutte armée. |
Papineau était un grand orateur |
Le 3 novembre 1838, une colonne de réguliers britanniques, accompagnées des Glengarry Volunteers, disperse les insurgés à Beauharnois et incendie le village. Dans tout le sud-ouest du Québec, mais surtout dans le comté de Laprairie, les milices anglo-protestantes de Montréal, constituée d'orangistes fanatiques, se déchaînent sur la population. Peu importe s'il s'agit de paysans qui n'ont jamais participé au soulèvement, on met le feu à leurs maisons et leurs granges, on vole le bétail. Des familles dépossédées sont abandonnées dans la nuit glaciale devant leurs maisons en flammes. À cette occasion, le Montreal Herald va jusqu'à en appeller au génocide: «Pour avoir la tranquilité, il faut que nous fassions la solitude; balayons les Canadiens de la face de la terre.» Douze chefs du mouvement Patriote sont arrêtés et pendus, dont Chevalier de Lorimier, qui laissera un testament émouvant à la veille de sa mort. |