Les Algonquiens (Algonquins, Crees, Ojibwés, Micmacs, Naskapis, Abénaquis, Montagnais) Le premier groupe est celui des Algonquiens. Ils se subdivisent en plusieurs nations. En Gaspésie et en Acadie, on retrouve les Micmacs. Il s'agit d'un peuple très brave et d'humeur joyale, et très tôt ils se lieront d'amitié avec les Français. Ils partagent ce territoire (aujourd'hui appelé le Nouveau-Brunswick) avec les Abénaquis et les Malécites. |
Un autre groupe algonquien habite la rive nord du Saint-Laurent, le Labrador et les régions du Saguenay et du Lac Saint-Jean. Il s'agit des Montagnais (ou Innu). L'illustration ci-contre est l'œuvre de
Champlain et représente un couple de Montagnais. Ce peuple est également tout à fait amical à l'égard des Français et accueille les missionnaires très pacifiquement. Ils aiment beaucoup faire du troc avec les Français... surtout pour obtenir des fusils dans l'échange (ce qui était toutefois interdit par les autorités françaises). Au nord du territoire montagnais on retrouve les Cris, et à l'est, la péninsule du Labrador est occupée par les Naskapis. |
Un autre grand groupe occupe la région au nord de la baie d'Hudson et le Grand Nord du Nouveau-Québec, il s'agit bien sûr des Inuits (mot qui signifie «personnes»). Jadis appelés «Esquimaux» par certaines tribus ainsi que par les Français, le terme fut changé parce que peu flatteur (il signifie «mangeurs de viande crue»). Leurs voisins algonquiens les nommaient "ayaxkyimewa" (qui parlent la langue d'une terre étrangère», selon l'ethnolinguiste José Mailhot. Les Inuits sont probablement le groupe qui eut le moins de contact avec les Français compte tenu de leur situation géographique. |
Les Hurons étaient probablement les alliés les plus fidèles aux Français. «Wyandots» de leur vrai nom (ce qui signifie «peuple insulaire»), ils étaient originalement situés entre le lac Simcoe et la baie Georgienne, sur un territoire de 2300 kilomètres carrés (région jadis appelée «Huronie»). Au début du XVIIe siècle, on estimait que la population huronne comptait environ 30 000 individus. Vivant principalement de l'agriculture et du commerce (maïs et tabac), la nation huronne était, à cette époque, l'un des groupes les plus prospères d'Amérique du Nord. La zone commerciale des Hurons était considérable. Elle comprenait la région des Grands-Lacs, la Mauricie et même la Baie d'Hudson. Les Hurons étaient bien conscients de la supériorité de leur système de commerce et très orgueilleux de l'influence dont ils jouissaient parmi les autres peuples amérindiens. Ils refusaient d'ailleurs d'apprendre d'autres langues que la leur, forçant ainsi les nations voisines qui trafiquaient avec eux à apprendre le huron. |
Nous en venons enfin aux Iroquois. Ce mot vient du surnom «Irinakhoiw» que leur donnaient leurs ennemis et qui signifie «langues de serpent». Les hommes iroquois étaient les plus féroces guerriers d'Amérique. Lors de l'arrivée de Cartier, ils habitaient deux bourgades dans les basses terres du Saint-Laurent ; Stadaconé (maintenant Québec) et Hochelaga (aujourd'hui Montréal). Toutefois, à l'arrivée de Champlain 60 ans plus tard, ils ont complètement disparu de la région de la vallée du Saint-Laurent et occupent plutôt l'actuelle région au sud des Grands Lacs (aujourd'hui l'État de New York). Cet inexplicable déplacement constitue une des grandes énigmes de notre histoire. |
Les Iroquois étaient réunis en une confédération de cinq nations: les Agniers (Mohawks), les Onneitouts, les Onontagués, les Goyogouins et les Tsonnontouans. La confédération iroquoise est présidée par 50 chefs représentant autant de tribus. Contrairement aux autres peuples amérindiens, plusieurs nations iroquoises parlent une langue apparentée à la langue aztèque, parlée dans l'actuel Mexique. Ils seront d'abord les alliés des colons de New Amsterdam (le New York hollandais), et ensuite ceux des Anglais qui leur fournirent des fusils (ce que la France refusa toujours de faire). Les Hollandais et les Anglais se serviront d'eux pour plusieurs raids de guérilla sur la jeune colonie française. Les guerriers Iroquois massacreront sans pitié et à plusieurs reprises les paysans de la Nouvelle-France. L'arme préférée des Iroquois est le «casse-tête». Le «scalp» , pratique qui consiste à arracher le cuir chevelu d'un ennemi pour le porter comme trophée à sa ceinture, est aussi très populaire. Les Anglais échangeront aux Iroquois des scalps de colons Français contre des fusils. Les Iroquois sont également très doués pour la torture, comme vous le verrez dans le texte consacré aux
Saints Martyrs Canadiens. |