1755: LE DÉBUT DU CAUCHEMAR
Après la chute du fort Beauséjour au printemps de 1755, les autorités britanniques d'Halifax mirent officiellement en branle leur projet de déportation de la population francophone d'Acadie. Les autorités interdirent d'abord aux habitants l'usage d'armes et d'embarcations. Mais c'est en septembre 1755 que le véritable cauchemar commença. Le 5 du mois, le lieutenant-colonel John Winslow réunit les hommes de la région dans la petite église de Grand-Pré pour leur lire l'édit de la déportation. Les pauvres paysans apprirent avec horreur que «Son Excellence le gouverneur Lawrence» était dès lors autorisé par Londres de confisquer «vos terres, vos maisons, votre bétail et vos troupeaux de toutes sortes (…) avec tous vos autres effets, excepté votre argent et vos mobiliers, et que vous-mêmes vous devez être transportés hors de cette province.» |
L'annonce du lieutenant-colonel John Winslow |
Les Britanniques entreprirent de brûler les maisons et de s'emparer du bétail |
Environ 12 000 habitants acadiens désarmés et sans défense furent ainsi déracinés de leur patrie et envoyés en exil vers des destinations qui leur étaient inconnues. Ils se retrouvèrent bientôt dispersés et abandonnés dans les colonies britanniques de la côte atlantique.
Les conséquences des tentatives d'évasion étaient très graves. Winslow avait prévenu les Acadiens que si après deux jours, les absents ne se livraient pas aux autorités, leurs proches seraient alors éxécutés. |
DESTINATION: GEORGIA
Plusieurs Acadiens (environ 400) furent envoyés en Géorgie. Certains d'entre eux furent mis au service de grands propriétaires terriens qui leur imposèrent des conditions de travail aussi terribles que celles subies par les esclaves noirs. Plusieurs s'enfuirent vers les Carolines et se joignirent aux autres Acadiens qui organisaient leur retour vers le nord. En 1756, la Géorgie autorisa tous les autres Acadiens de quitter son territoire. Ceux qui étaient restés se réfugièrent donc à l'Île Saint-Jean et seront déportés une deuxième fois par les Britanniques en 1758. |
L'exil d'un peuple |