La Bataille de la Châteauguay


LES VOLTIGEURS


Louis Fréchette, vers 1881
(Extrait de la première version du poème Châteauguay)


Vous fûtes glorieux, jour de dix-huit cent douze,
Quand nos pères, grands cœurs qui battaient sous la blouse,
Oubliant d’immortels affronts
Sous les drapeaux anglais, en cohortes altières,
La carabine au poing, se ruaient aux frontières
En chantant avec tous les clairons!

Gars à la joue imberbe, hommes aux mains robustes,
Toujours prêts à venger toutes les causes justes
Comme à braver tous les pouvoirs!
Toujours prêts – ces héros – au premier cri d’alerte,
À Répondre, arme au bras et la poitrine ouverte,
À l’appel de tous les devoirs!

Regardez-les passer, ces guerriers d’un autre âge,
Conscrits dont le sang-froid, la gaieté, le courage
Font honte au soldat aguerri!
Où vont-ils? Au combat! D’où viennent-ils? De France!
Comment s’appellent-ils? Ils s’appellent vaillance!
Demandez à Salaberry.

Ce sont les Voltigeurs! Ils sont trois cents à peine;
Mais, vainqueurs d’une lutte ardente, surhumaine,
Ils vont, de leur sang prodigue,
Sous des tombes de feu, riant des projectiles,
Un contre vingt, inscrire auprès des Thermopyles,
Le nom rival de Châteauguay.

Avenir, saluez! Saluez tous ces braves,
Leur héroïsme a su, repoussant les entraves
Qu’on forgeait pour nos conquérants,
Rajeunir sur nos bords la légende de gloire,
Qui dit que lorsque Dieu frappe fort dans l’histoire,
C’est toujours par la main des Francs.







La bataille de Châteauguay

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